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Wild Minds

7 janvier 2010

Je n'ai jamais eu une bonne opinion de moi-même.

Je n'ai jamais eu une bonne opinion de moi-même. Aujourd'hui encore il m'arrive d'espérer que la mort me foudroie sur place, pour ne plus être ou renaître. Les deux me conviendraient. J'ai longtemps écrit pour me re-créer, plutôt que pour me présenter. J'essayais ainsi de me convaincre moi-même que je deviendrais un jour la personne que j'ai toujours voulu devenir, ou me convaincre que je l'étais déjà. Et j'essayais aussi de convaincre les gens de me connaître, ou de me comprendre. J'ai toujours eu l'impression que la manière de me ressentir moi-même, de me voir, divergeait complètement de ce que les gens voyaient. Comme quelqu'un qui parle d'un chapeau vert que l'on perçoit, nous, comme étant orange. Voilà, c'est un bon exemple : je suis un chapeau orange que les autres voient vert.
Je me demande encore si mes rêves les plus fous pouvaient se réaliser : une lampe magique ou un contrat engageant mon âme, pourraient ainsi me donner la vie que je désire tant, ou du moins effacer l'illusion qui fait de moi un chapeau de la mauvaise couleur aux yeux de tous.
En fait cette métaphore du chapeau est complètement stupide.


Je ne pourrai que fantasmer et aussi pleurer cette vie qui ne m'appartient pas.


Je me demandais aussi, si la lampe magique ou la corruption de l'âme existaient, ne feraient-ils pas l'effet d'un cadeau si longtemps attendu qu'enfin mettre la main dessus soit souligné de déception et d'ennui ? De dédain ?

Non, je ne pense pas. Pas pour ça, ce n'est pas quelque chose de bêtement matériel (enfin si, mais non).



Je devrais arrêter de rêver, mais ça n'arrivera que quand j'aurai livré mon dernier souffle.
J'aimerais tellement cette chose si simple et si complexe à la fois, que les gens puissent enfin se comporter comme il se doit avec moi. Les hommes, les femmes. J'en ai marre de rester passif, d'avoir l'air d'un zombie alors que tout ce que je désire, c'est être désiré pour ce que je suis, et pas pour ce que je parais être. J'en ai marre d'être une merde qui n'attire que les mouches à merde. J'en ai marre d'être perçu à mauvais titre comme un objet du désir d'une fois, un visage qui plait mais qui me fait vomir.
Je voudrais m'écorcher la gueule, comme j'aimerais écorcher leurs yeux qui louchent sur moi.
Je n'ai pas le bon charisme, la vie n'est pas magique.

Je ne comprends pas non plus comment nous, êtres humains, si complexes, qui peuvent imaginer et parler de choses qui n'existent pas dans la réalité, des concepts abstraits, faire de beaux discours, voir jusqu'aux limites de l'univers, n'être que des animaux qui vivent puis meurent, s'oublient, pourrissent.
Je conçois ce black out. A moins que notre esprit soit imputrescible et qu'il souffre même après la mort de tous les malheurs passés et le probable bonheur laissé derrière lui à cause de cette connerie de mort. De tous ceux qui ont laissé gros derrière eux, et ceux déçus de ne pas trouver mieux devant eux.
Mal vivre la vie, comme je la vis mal, mériterait-il de mourir ? Mériterait-il ce black-out ou cette impasse cruelle ? J'ai beau rêver, je ne crois pas une seconde à la réincarnation. Au mieux, je peux espérer que l'homme qui meurt vit à jamais son dernier rêve. Enfin... l'homme qui meurt dans son sommeil, peut-être, mais celui qui meurt éveillé ? Vit-il ses dernières souffrances à jamais ?

Tout ce délire n'a aucun sens. Je n'ai pas peur de mourir, mais peur de vivre. J'ai peur de ne savoir que choisir, de ne pas savoir lâcher la vie, ou de ne pas savoir dire non à la mort. Je ne sais pas si ma vie mérite d'être vécue ou d'être interrompue. Alors j'attends que la foudre me tombe dessus. Je vis, et je demande à qui veut l'entendre quand est-ce qu'on aura la décence de m'achever ? Je ne le ferai pas moi-même. Peur d'avoir à choisir, puisque la vie est un enchevêtrement de choix. La mort, elle, ne donne pas le choix... Je crois. En fait, je ne sais rien. Me torturer l'esprit me fait sentir vivre et m'occupe l'esprit, à tel point que la nuit j'ai du mal à dormir, et le matin, du mal à me réveiller.


Mais au combien j'aimerais être libéré de tout ça. Combien j'aimerais rencontrer l'amour, l'amour tel que je le conçois, tel que je ne l'aurai jamais. Non, être seul ne me dérange pas, être accompagné si parce que je ne suis jamais en bonne compagnie. Moi-même je ne suis pas de bonne compagnie. J'ai juste envie de ressentir ces sentiments, ces vécus que j'ai si souvent fantasmés. C'est à ce point déchirant que je m'arracherais bien le cœur avec un tisonnier chauffé à blanc. Je n'arrive pas à déterminer si cette douleur de l'insoutenable attente, comme d'être amoureux de quelqu'un sans jamais pouvoir l'aimer pour de vrai, mérite d'être vécue, puisque si intense, si délicieusement cruelle, ou mérite de s'interrompre par la mort. Aimer à en mourir, désirer à en mourir, je crois que je n'ai jamais été aussi malheureux et heureux en même temps.


Que disais Hamlet ? Je ne l'ai jamais lu. Il le faudrait peut-être.

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